18 février 2009

Vie privée gentiment exposée

Plus qu’un simple plaisir, aller sur Facebook est devenu un rituel quotidien. Checker son profil ; lire et commenter les statuts de ses amis ; répondre présent (ou non ou peut-être) aux invitations ; taguer, se faire taguer ou se détaguer des photos ; et même depuis peu tchater en ligne. Une façon comme une autre d’avoir une vie sociale et de rester en lien permanent avec ses proches - et moins proches. Et sans ordinateur à portée de main, nous avons maintenant accès à Facebook depuis notre téléphone portable. Autrement dit n’importe où et n’importe quand. Pas question de passer une journée loin de sa communauté virtuelle !


Je tire mon chapeau à ceux qui ont résisté et résistent encore à la vague Facebook, quitte à se sentir exclus de certaines conversations. Mais même eux se retrouvent parfois en photo sur la toile, sans l’avoir choisi et sans pouvoir pratiquer leur propre censure puisqu’ils n’y ont pas accès. C’est le cas de F. dont les amis ont pourtant créé un groupe pour qu’il les rejoigne. Une sorte de pétition, un appel à participation auquel F. n’a toujours pas cédé. Il fait partie de ceux qui ont refusé d’emblée de déballer leur vie privée sur le net, tandis que la plupart d’entre nous y sautions tous avec joie et comme des moutons.
Nous sommes aujourd’hui un beau troupeau - 12 millions en France, 175 millions à travers le monde - à exposer notre vie sur la toile, n’en découvrant les inconvénients qu’au fur et à mesure de notre utilisation.

N’avez-vous jamais été tagué sur une photo où vous aviez du mal à vous reconnaître (et où vous auriez d’ailleurs préféré ne pas vous reconnaître) ? Certains sont devenus maître dans l’art de marquer des images sans intérêt : celles où votre visage est méconnaissable (est-ce le flash, l’heure avancée ou les quelques verres consommés qui vous donne cette mine qui n’en n’est plus une ?) ou celles où l’on vous distingue à peine - au fond, flou ou de dos. Ces photos que vous traquez pour vous détaguer au plus vite. Et je ne parle pas des situations embarrassantes dans lesquelles ces clichés peuvent nous mettre (lorsque nous n’étions pas censé être à tel endroit à tel moment ou en compagnie de telle personne).

Difficile pourtant de s’en plaindre puisque nous avons choisi, en toute connaissance de cause (ou presque), de déballer nos vies sur Facebook.
Impossible de supprimer son profil. Comment ferions-nous à présent pour nous passer de Facebook, vivre sans être au courant des faits et gestes de chacun, espionner son ex, son mec ou son target, ou encore sans se vanter de décoller dans deux jours pour Mexico ?
Parmi tous ceux qui s'exposent, certains malchanceux ont été pris à leur propre piège. C’est le cas d’un internaute dont le portrait détaillé a été publié dans le numéro de décembre du bimestriel Le Tigre. Il avait lui-même disséminé sur des sites comme Flickr, Facebook, ou Youtube de nombreuses informations que le journaliste n’a eu aucun mal à rassembler. Le but de la démarche : montrer que rendre publique sa vie sur Internet est dangereux. L’internaute a bien retenu la leçon et a rapidement supprimé toutes les données le concernant.

Sans aller jusque-là, on peut prendre quelques précautions :
- inventer un pseudo
- utiliser une adresse mail « poubelle »
- ne jamais communiquer son adresse postale et son numéro de téléphone
- n’accepter que les « amis » que l’on connaît
- limiter l’accès de son profil grâce aux paramètres de confidentialité, afin par exemple qu’un certain nombre d’amis seulement puisse voir les photos sur lesquelles nous sommes taguées ou lire les commentaires postés sur notre mur.
- On peut également se retirer du moteur de recherche Facebook afin qu’on ne puisse pas nous retrouver. Ou encore choisir que son profil n’apparaisse pas dans Google.
Sans devenir parano, il n’y a pas de mal à conserver un minimum d’intimité !

A savoir également :
FaceBook vend aux publicitaires les données qu'il a collectées sur vous et vos relations. Si vous l'avez accepté, son système Beacon informe même vos amis des achats que vous avez effectués sur des sites comme Amazon, Sony ou eBay. La justice américaine utilise de plus en plus ce qui est publié sur ces sites comme preuves devant les tribunaux.
Mieux vaut donc rester discret. Et vigilant. Début février, Facebook a modifié ses conditions d’utilisation, en supprimant discrètement un paragraphe stipulant que tous les droits cédés expirent lorsque l’utilisateur décide de désactiver son profil ou supprimer un contenu. Facebook peut ainsi utiliser librement tous les contenus diffusés sur le site, même si une personne efface un document ou ferme son compte. Heureusement, face à l’inquiétude de nombreux utilisateurs, Facebook a décidé de faire marche arrière. Pour le moment.

2 commentaires:

Pushka a dit…

Manue !!

C'est chouette de te lire aussi ;o)
Des bisous !

Unknown a dit…

Toujours aussi forte dans ton style d'écriture.
Dans ton article je m'y retrouve de A à Z et tu sais très bien pourquoi.
Biz porte bien et à bientôt j'espere.

Fab (ancien gplv)

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