24 août 2009

Le Johnny breton

Et non, il ne s'agit pas d'un fan du chanteur, se laissant pousser des cheveux décolorés, qui se balade bruyamment au guidon d'une Harley rutilante.
En Bretagne, les Johnnies sont les marchands d'oignons qui, depuis deux cent ans, traversent chaque année la Manche pour sillonner les routes anglaises et vendre, en porte à porte, le fameux oignon rosé de Roscoff (Finistère Nord). Un oignon réputé pour ses qualités gustatives et sa longue conservation, et nouvellement labellisé AOC.


Treize ans déjà qu'Arnaud Mares part chaque année, entre août et mars, vendre ses oignons sur les routes d'Ecosse. Le nouveau Johnny a troqué la bicyclette des anciens contre une camionnette flambant neuve. Basé à Linlithgow, il parcourt jusqu’à 2 000 km en cinq semaines pour livrer les épiceries fines et les particuliers. Quand il frappe à une nouvelle porte, les Écossais ne sont guère étonnés par ce vendeur breton, à qui il arrive encore de porter le bérêt. Tous ont entendu parler des Johnnies. Le surnom, qui signifie « Petit Jean », a été donné par les Anglais, à la fin du XIXe siècle, aux garçons de neuf à dix ans qu’ils voyaient débarquer, des bottes d’oignons accrochées à un bâton et l’air souvent misérable. Tous ont déjà goûté à l’oignon de Roscoff et reconnaissent ses qualités. « L’oignon de Roscoff est à la fois doux, sucré et goûtu, explique Arnaud Mares. Grâce au tressage, il peut se conserver durant huit mois ».
Dans son salon, une photo en noir et blanc attire l’œil. Entouré de sa famille, Arnaud Mares pose en tenue traditionnelle avec, pour décor, des bottes d’oignons suspendues à l’avant d’un vélo ancien. Un cliché qui témoigne de la fierté que le « nouveau Johnny » porte au métier qu’il perpétue. « C’est un métier de liberté et de conviction, relève-t-il. Le voyage, l’apprentissage d’une autre langue, les rencontres m’enrichissent. Je suis imprégné de leur façon de vivre et de leur humour ».
Mais la profession reste difficile. « C’est une vie de sacrifice », avoue-t-il. À ses débuts, l’« onion boy » passait ses nuits sur ses tas d’oignons. Aujourd’hui, les affaires tournent, même si, depuis Noël, la baisse de la livre sterling pèse sur les revenus. Le plus dur reste de laisser sa famille derrière soi pendant plusieurs mois. Heureusement, les transports modernes permettent de ne plus passer tout l’hiver en Grande-Bretagne. Malgré tout, Arnaud Mares n’échangerait son métier pour rien au monde. Le voyage fait partie de sa vie. « Il connaît mieux l’Écosse que la Bretagne ! », sourit sa femme Laëtitia. Partir pour mieux revenir et retrouver ses racines.


Un peu d'histoire
L’oignon rosé a été importé du Portugal, au XVIIe siècle, par un moine capucin qui sema les premières graines dans les jardins du couvent des Capucins, à Roscoff. La culture se développa au XVIIIe siècle, avec le déclin du commerce du lin. Mais ce n’est qu’en 1828 que la vente en Grande-Bretagne débuta, lorsqu’un jeune paysan décida d'aller le vendre de l'autre côté de la Manche et revint les poches pleines. Les Johnnies étaient 1 500 avant la crise de 1929 et ne sont aujourd’hui plus qu’une poignée dans le pays du Léon.

21 août 2009

Couchez-vous le premier soir ?


« Oui », sera fier de répondre le mâle. Dans la gente masculine, les « queutards » restent vénérés tandis que les romantiques, plus timides, sont raillés.
« Non », préfèrera répondre la femelle. Dans la gente féminine, les « salopes » ou « filles faciles » s'opposent toujours à celles bonnes à marier.
« Que de vieux clichés ! On en est (heureusement) bien loin... », me direz-vous.

Je suis personnellement à dix mille lieues de cette perception machiste... mais je crains que les mentalités évoluent moins vite que les discours.
Qu'en pensez-vous ?

Partagez-vous l'avis du philosophe Michel Onfray qui s'est ainsi exprimé dans Playboy :
« Les hommes… ont simplement envie d’honorer le vieille tradition du chasseur qui tue son gibier, qui couche rapidement. L’homme est un chasseur qui désire mettre un trophée de plus dans sa chambre à coucher… Je pense qu’il y a un destin hormonal très différent chez l’homme et chez la femme. Quand un homme a couché avec une femme, c’est fini… Quand une femme a couché avec un homme tout commence… »

Et donc... vous couchez le premier soir, ou pas?...

20 août 2009

13 août 2009

Cro-Magnon devenu Bureaucrate

C’est bien connu, la Bretagne est LA région des festivals. Des festivals souvent musicals : Astropolis, Les Vieilles Charrues, Le Bout du monde, La Route du Rock… (pour ne citer que mes préférés). Cette fois, j’en ai découvert un d’un nouveau genre (pour moi) : le FAR, festival des arts de rue, à Morlaix.
Un spectacle m’a scotchée. Je l’ai trouvé pertinent et surtout merveilleusement joué par les 18 danseurs-comédiens : « Homo Sapiens Burocraticus », de La compagnie n°8, créée par Alexandre Pavlata et Philippe Ménard.


Dans la jungle urbaine, des singes crient, grimacent, se battent, volent une bouteille d’eau… puis l’animal se transforme peu à peu en homme d’entreprise des temps modernes, fier d’arborer le costume-cravate, l’attaché case et le téléphone portable, jouissant à la vue d’une banque. L’envie de dominer, l’hypocrisie, la peur de perdre sa place l’habitent. La crise aura-t-elle changé sa façon de fonctionner? Une heure de théâtre vivant qui dépeind un monde du travail peu humain, animal.

Chapeau bas !

Infos : www.homosapiensburocraticus.com/

12 août 2009

Bretagne : couleurs locales # 1

Perles à porter

Les bracelets et colliers de Sylvie Branellec sont élégants et terriblement actuels : des perles d’eau douce ou de mer, venues de Tahiti, du Japon, de Chine ou d’Australie, simplement montées sur un élastique, un fil de nylon ou de coton.
Les bijoux, uniques et estampillés MX (comme les bateaux de la Baie de Morlaix en Bretagne, d'où la créatrice est originaire), ne se trouvent que dans sa boutique parisienne ou au Bon Marché. Comptez 250 euros en moyenne. Et pour des perles de Tahiti, les prix grimpent rapidement autour de 1000 euros. Autant dire un beau cadeau !

Boutique : 6, passage du Grand Cerf, 75002 Paris.
Website : www.mxparis.com

10 août 2009

Barcelona : un lit et une table, por favor !


"Una copa de vino rosado por favor". La seule et unique phrase que je connais (approximativement) en espagnol m'a bien servie. Quand il fait 30°C, rien de tel qu'un petit verre de rosé, en début de soirée ! Accompagné bien sûr de quelques tapas. Je m'étais déjà rendant deux fois dans la capitale catalane mais n'en avais (presque) aucun souvenir. Il faut dire que la dernière fois, j'y avais été pour le Sonar et avais donc plutôt vécu la nuit. Mon seul souvenir était le rosé et la salade dégustés l'après-midi sur une terrasse de la plage. (Comme quoi, le rosé est important !).
Cette fois, pendant cinq jours, j'ai vraiment découvert Barcelone. Et encore une fois, on a pratiqué notre spécialité : le tourisme culinaire.


Alors voici quelques bonnes adresses.

Pour un déjeuner poissons et crustacés : La Boqueria
Après un tour alléchant à la Boqueria, le plus célèbre marché de Barcelone, qui donne sur la Rambla, installez-vous au comptoir du bar Boqueria, au fond des halles, et dégustez une assiette de poissons et crustacés, fraîchement pêchés et délicieusement préparés.
Adresse : 85-89 Rambla, 08002.

Pour une pizza comme en Italie : La Bella Napoli
La Sofia Lauren était l'une des meilleures pizzas que j'ai mangée. Normal, me direz-vous, l'établissement est tenu par des Italiens fiers de l'être...
Adresse : 14 Calle Margarit, 08004.

Pour des tapas créatifs : Tapaç 24
Un peu d'attente avant d'obtenir une table mais ça vaut le coup ! Le chef propose des tapas originaux et finement cuisinés, comme le burger au foie gras.
Adresse : 269 Carrer Diputacio, 08007.

Pour des recettes catalanes revisitées : Origen 99,99%
Origen est un restaurant-épicerie fine idéal lors d'une envie de salades ou d'un plateau de fromage et charcuterie du pays. Simple, frais et bon marché. Un bon point pour le grand choix de vins.
Adresse : http://www.origen99.com/



Un bon plan pour y séjourner ?

Par internet, on a loué un appart en plein coeur du quartier El Born. Propre, design, confortable. Rien à redire. Pas d'état des lieux, ni de ménage à faire. Les draps et le linge de toilette sont fournis. On est ici comme à l'hôtel, les voisins en moins. (Bon, ok, pas de service de chambre non plus, ce qui peut être utile en cas de grenouille morte coincée dans la ventilation de la salle de bain. Comme nous, il faut, dans ce cas, se débrouiller seuls pour se débarrasser du cadavre animal et ainsi éviter qu'une odeur morbide se propage durant le séjour.)
A plusieurs, on peut même louer une grand appart de 100m2 avec une terrasse et des transats pour la sieste de l'après-midi.
Franchement, (à part l'épisode de la grenouille) c'était idéal!

Je suis passée par ce site : http://www.rent4days.com/
Voir aussi : http://www.oh-barcelona.com/ ou http://www.cocoonbarcelona.com/

7 août 2009

Un petit tour à Collioure

Des ruelles en pavé, des petites maisons et commerces aux murs bleu, rose ou jaune, un chateau, une église pittoresque, une jetée donnant sur une petite chapelle qui surplombe la Méditerranée, une mer transparente, du soleil, et au loin les montagnes... Que demander de mieux pour une escapade en amoureux ? J'étais passée à Collioure, rapidement et par hasard, il y a (déjà) dix ans... et m'étais promis d'y retourner. Je ne l'ai pas regretté. Avec J. (alias Poulet-Frites), on y a fait une petite halte dans notre road trip menant de Paris à Barcelone. J'avais réservé une chambre dans un charmant hôtel trois étoiles du centre ville.

Comme on ne se refuse rien (surtout aux heures de repas...), on est allés dîner en tête-à-tête dans un resto gastro (Le Neptune), sur les hauteurs de Collioure, offrant une vue magnifique sur l'ancien village de pêcheurs. On a évidemment goûté à la spécialité locale, les anchois. Un délice, moi qui habituellement n'en raffole pas. Le vin était tout aussi bon. On s'est laissé enivrer et je n'ai pas vu le temps passer...
Une petite escale qui reste le meilleur souvenir de nos quinze jours de vacances itinérantes.

6 août 2009

Visage de Bretagne

Il paraît que les femmes bretonnes ne sont pas commodes.
Allez savoir comment une telle légende est née...


4 août 2009

Quand on n’a plus 20 ans

Dans trois mois, je fêterai mes 29 ans et me rapprocherai dangereusement de la trentaine. Le cap ne m'effraie pas outre mesure, mais ne me rassure pas non plus. Disons que c’est un point sur lequel je suis en pleine contradiction.
Je me prépare doucement à assumer ma nouvelle tranche d’âge et cela ne me pose pas de problème existentiel majeur. En revanche, j'apprécie moyennement que les « jeunes » me rappellent que je ne fais plus partie des leurs, mais bien sûr je n’y échappe pas.
Il est désormais rare que l’on m’appelle « mademoiselle » dans les magasins, les commerçants préférant le mot doux et respectueux de « madame », alors même que mon annulaire n’affiche aucun solitaire. Je m'y suis faite et attends le diamant.
Mais il y a environ un mois, il devait être 5h du matin dans les Jardins de Bagatelle (ce qui explique certainement la remarque due à la fatigue qui devait se lire sur mon visage…), un jeune homme métissé de 22 ans me tend le pétard que je lui réclamais en me lançant « mais ce n’est plus de ton âge ! ». Je suis tombée des nues ! Que voulez-vous répondre à ça ?! Heureusement, j’étais suffisamment enivrée pour le prendre avec le sourire ! Première fois que l'on me faisait une telle remarque et je ferais peut-être bien de m'y habituer...
L’autre jour, lors d’une de ces fêtes d’été à base de cocktails et petits fours au bord d’une piscine, une jeune Parisienne, toute fraîche et des beaux quartiers, me demande la façon dont je vis la difficulté de vieillir, si le corps change, ce que l’on ressent, si je compte bientôt avoir des enfants... (Et tout ça alors même qu’elle ne connaissait pas mon âge !), se targuant pour finir qu’elle est en train de vivre la plus belle période de sa vie.
Certes, c’est beau d’avoir 20 ans, (le temps de l'amour, le temps des copains et de l'aventuuuuure...), mais je n’ai pas manqué de lui rappeler les bons côtés d'être une FEMME de 30 ans.

A 30 ans, on voit, il est vrai, naître les premières rides et une tendance aux cuisses flasques (enfin disons que notre peau n'est plus aussi lisse), mais on assume parfaitement sa féminité, on a davantage confiance en soi, on a arrêté de se poser mille questions sur le métier de nos rêves.
A 30 ans, on travaille et on gagne de l’argent. Bref, on est indépendantes et libres de dépenser comme on l’entend.
A 30 ans, on a enfin adopté le style vestimentaire qui nous va : le nôtre.
A 30 ans, la naïveté a laissé place à l’expérience, ce qui sous-entend bien entendu que les hommes n’ont plus aucun secret pour nous. On repère les cons à des kilomètres et on évite de tomber dans leurs filets sauf si on en a vraiment envie, on assume parfaitement les aventures sans lendemain et le célibat, on se connaît suffisamment pour savoir quel type d’homme nous convient et avec un peu de chance on vit déjà avec lui ! Enfin, on connaît son corps et ce qu'il aime. Au lit, on ose, on s'éclate et on monte bien plus souvent aux rideaux que dix ans auparavant !

(La petite Parisienne n’avait plus peur de vieillir.)

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